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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/240

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dressant aux héritiers, et, à présent que le maître n’est plus, vous n’aurez plus personne pour déjouer les infâmes machinations de M. Goefle ; car c’est lui qui a inventé ce chevalier d’industrie et qui se vante de faire prévaloir son droit sur tous les vôtres.

Si la foudre fût tombée au milieu de l’assistance, elle n’aurait pas produit plus d’effroi et de stupeur que les paroles de Johan ; mais, comme il s’y attendait bien, une réaction subite s’opéra, et un chœur d’injures et de malédictions couvrit la voix de Christian, que le ministre appelait à se justifier ou à s’expliquer.

— Chassez-le ! qu’il soit honteusement chassé ! disaient avec véhémence les cousins et neveux du défunt.

— Non, non ! criait Johan, aidé de ses complices, qui comprenaient fort bien que le jour des révélations était venu, et qu’il fallait réduire les vengeurs au silence ; faisons-le prisonnier. À la tour ! à la tour !

— Oui, oui, à la tour ! hurla le baron de Lindenwald, un des héritiers les plus âpres à la curée.

— Non, tuez-le ! s’écria Johan risquant le tout pour le tout.

— Oui, oui, jetez-le par la fenêtre ! répondit le chœur de ces passions diaboliques.