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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/248

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bien, je ne m’en scandalise pas : c’est de votre âge, et, après tout, vous avez montré, en tenant tête à ce pauvre baron, qui était un fort méchant homme, une témérité qui ne m’a pas déplu. Il y a du bon en vous, je m’y connais, et je vois maintenant combien peu convenaient à votre caractère les leçons de souplesse et de prudence que je vous avais données ce jour-là. Vous êtes dans un autre chemin ; car il y en a deux pour parvenir, l’adresse ou la témérité. Eh bien, vous êtes peut-être dans le plus court, celui des mauvaises têtes et des audacieux. Il faut aller en Russie, mon cher. Vous êtes beau et hardi ; j’ai parlé de vous avec l’ambassadeur ; il vous a remarqué, et il a des desseins sur vous. Vous m’entendez bien ?

— Pas le moins du monde, madame la comtesse !

— Oh ! que si fait ! Le crédit d’Orlof ne peut pas être éternel, et certains intérêts peuvent vouloir combattre les siens… À présent, vous m’entendez de reste ? Donc, ne pensez pas à ma nièce ; vous pouvez prétendre à une plus belle fortune, et, comme, pour le moment, vous n’êtes rien, pas même le neveu de M. Goefle, qui ne vous avoue même pas pour son bâtard, je vous avertis que je vous mettrais à la porte, si vous vous présentiez chez moi dans la sotte intention de plaire à Marguerite ; tandis que je vous attends à