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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/247

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mon appartement, on entendait tous les gémissements de son agonie, et j’ai été obligée de me réfugier dans celui de la jeune Olga, qui m’a régalée d’une autre musique. Cette pauvre fille est très-nerveuse, et quand je lui ai appris qu’au lieu de voir les marionnettes, il nous fallait ou partir à travers le brouillard, ou rester dans la maison d’un moribond jusqu’à ce qu’il lui plût de rendre l’âme, elle est tombée dans des convulsions effrayantes. Ces Russes sont superstitieuses ! Enfin, nous voilà tranquilles, j’espère, et je vais me mettre en route, car il est, je crois, question de sonner une grosse cloche que l’on ne met ici en branle qu’à la mort ou à la naissance des seigneurs du domaine. Donc, je me sauve, moi, car il n’y aurait pas moyen de dormir, et cette cloche des morts me donnerait les idées les plus noires. Tenez, n’est-ce pas cela que j’entends ?

— Je crois bien que oui, répondit Christian ; mais vous n’emmenez donc pas la comtesse… votre nièce ?

Et il ajouta fort hypocritement :

— Je suis un grand sot de ne pas me rappeler son nom.

— Vous êtes un grand fourbe ! répondit en riant la comtesse. Vous lui avez fait la cour, puisque vous avez provoqué le baron pour l’amour d’elle. Eh