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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/257

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soin ; sa douce et noble figure, altérée de fatigue, mais digne et sereine, produisit beaucoup d’émotion. M. Goefle le pria de s’asseoir, et lui donna lecture de la déclaration écrite de sa main et confiée à Manassé, à Pérouse. Cette pièce, qui n’avait pas encore été produite à l’assemblée, fut accueillie avec un grand mouvement de surprise et d’intérêt par les uns, avec un silence de stupeur par les autres.

L’ambassadeur de Russie, qui n’avait peut-être pas sur Christian les vues que lui attribuait ou que voulait lui susciter la comtesse Elvéda, mais qui s’intéressait véritablement à sa figure et à son air déterminé, commença à témoigner de son approbation pour la manière dont cette instruction était conduite, à l’effet de prévenir un débat judiciaire, ou d’y apporter, si l’on y était conduit, toutes les lumières de la conscience. Il faut dire aussi que les amis de Christian avaient amené là le personnage par la douceur et la prière. Les égards que lui témoignait adroitement M. Goefle, en dépit de ses préventions contre son rôle politique, flattaient l’ambassadeur, qui aimait à se mêler des affaires particulières comme des affaires publiques de la Suède.

Quand la pièce fut lue, le ministre, s’adressant à Stenson, lui demanda s’il était en état d’entendre les questions qui lui seraient adressées…