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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/259

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vous vivrez pour avoir une grande joie. Vous pouvez parler maintenant, le baron Olaüs a cessé de vivre.

— Je le sais, monsieur, dit Stenson, puisque je suis ici ; mais je n’aurai plus de joie en ce monde, car celui que j’avais sauvé n’existe plus !

— En êtes-vous bien sûr, Stenson ? dit M. Goefle.

Stenson promena ses regards autour de la chambre, qui était très-éclairée. Ses yeux s’arrêtèrent sur Christian, qui se contenait pour ne pas avoir l’air de solliciter son attention, et qui affectait même de ne pas le voir, bien qu’il brûlât de se jeter dans ses bras.

— Eh bien, dit M. Goefle au vieillard, qu’est-ce que vous avez, Stenson ? Pourquoi les larmes couvrent-elles votre figure ?

— Parce que je crains de rêver, dit Stenson, parce que j’ai déjà cru rêver en le voyant ici il y a deux jours, parce que je ne le connais plus, moi, et que je le reconnais pourtant.

— Restez là, M. Stenson ; dit le ministre au vieillard, qui voulait s’approcher de Christian : une ressemblance peut n’être qu’un hasard insidieux. Il faut établir les faits avancés par vous dans la pièce qui vient d’être lue.

— C’est bien facile, dit Stenson, M. Goefle n’a qu’à vous lire l’écrit que je lui ai confié avant-hier, et il pourra ensuite établir l’identité de Cristiano Gof-