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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/279

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était celui d’une sainte. Quel que fût son culte, la baronne aimait Dieu, faisait le bien et respectait la religion des autres. Elle est au ciel et prie pour nous, et son âme se réjouit de voir son fils où il est, et tel qu’il est maintenant.

— Ah ! dit Christian, le bonheur n’est donc pas de ce monde, car je l’aurais rendue heureuse, et elle n’est plus !

Christian baisa le tombeau avec respect et avec foi, et, l’ayant renfermé derrière le rideau et le panneau de boiserie, il redescendit avec Stenson dans la salle de l’ourse. Là, Stenson lui dit :

— Je ne sais pas s’il vous faudra beaucoup de peine et de temps pour faire reconnaître vos droits ; mais autorisez-moi à faire rétablir la cloison de cette chambre. Dès que vous serez le maître, nous transporterons la tombe dans la chapelle du château neuf.

— La tombe de ma mère à côté de celle où l’on va déposer le baron Olaüs ? Non, non, jamais ! Puisque la Suède lui a refusé un coin de terre pour abriter ses os, après lui avoir refusé l’air et la liberté, j’emporterai sous un ciel plus clément ses précieux restes. Riche ou pauvre, je saurai bien me procurer de quoi retourner avec cette relique au bord du lac d’Italie où repose mon autre mère, celle qui a exaucé son dernier vœu, et qui, bien malheureuse aussi,