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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/28

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grande hâte, le bonnet sur la tête, l’air digne et la main ouverte.

— Sois le bienvenu ! dit-il au major (le paysan dalécarlien tutoie tout le monde, même le roi) ; tes amis sont les miens.

Et il tendit aussi la main à Christian, à Osburn et au caporal.

— Je vous attendais, et, malgré cela, vous ne devez pas compter trouver chez moi beaucoup de richesse et de provisions. Tu sais, major Larrson, que le pays est pauvre ; mais tout ce que j’ai est à toi et à tes amis.

— Ne dérange rien dans ta maison, danneman Bœtsoï, répondit le major. Si j’étais venu seul, je t’aurais demandé ton gruau et ta bière ; mais, ayant amené trois de mes amis, je me suis approvisionné d’avance pour ne te point causer d’embarras.

Il y eut entre l’officier et le paysan un débat en dalécarlien que Christian ne comprit pas, et que le lieutenant lui expliqua pendant que l’on ouvrait les paniers.

— Nous avons, comme de juste, lui dit-il, apporté de quoi faire un déjeuner passable dans cette chaumière ; mais, tout en s’excusant de n’avoir rien de bon à nous offrir, le brave paysan s’est mis en frais, et il est aisé de voir, à sa figure allongée, que notre