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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/309

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votre conscience, et ce que vous imposeront vos devoirs de père et de citoyen.

— Mes devoirs de père ! s’écria Christian. Ah ! monsieur Goefle, mon bonheur est là, je le sens ! Mon Dieu ! comme je les aimerai, les enfants que me donnera cette brave et loyale créature, qui leur transmettra le désintéressement et la franchise avec la grâce et la beauté !

— Oui, oui, Christian, vous serez heureux par la famille. Cela vous est dû pour les soins que vous avez donnés à la pauvre Sofia Goffredi ! Vous vivrez à la manière suédoise, dans vos terres, au sein du bien-être, en face de la grande et rude nature du Nord ! Vous ferez des heureux de tous ceux dont votre prédécesseur avait fait des misérables. Vous cultiverez la science et les beaux-arts. Vous élèverez vos enfants vous-mêmes. Ces coquins-là seront entourés, en naissant, d’amour et de soins ; ils grandiront avec les enfants d’Osmund et d’Osburn. Moi, je travaillerai le plus longtemps possible, parce que je deviendrais trop bavard et trop nerveux, si je ne plaidais pas ; mais, tous les ans, je viendrai passer avec vous les vacances. Nous gâterons, à l’envi l’un et l’autre, le vieux Sten et la pauvre Karine ; nous ferons en politique des châteaux en Espagne : nous rêverons l’alliance sans nuages avec la France et la résistance à