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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/31

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maison. Le sol brut était jonché, en guise de tapis, de feuilles de sapin qui répandaient une odeur agréable et saine.

Christian se demandait où couchait toute cette famille, car il ne voyait que deux lits enfoncés dans la muraille comme dans des cases de navire. On lui expliqua que ces lits étaient ceux du danneman et de sa sœur. Les enfants couchaient sur des bancs, avec une fourrure pour toute literie.

— Au reste, dit le major à Christian, qui s’informait de tout avec curiosité, si vous trouvez ici la rudesse d’habitudes de nos montagnards de pure race, vous y pourriez trouver en même temps un luxe particulier à la profession de notre hôte et à la richesse giboyeuse de ces lieux sauvages. Je vous ai dit que le danneman Bœtsoï était un chasseur habile et plein d’expérience ; mais il faut que vous sachiez qu’il est habile, non-seulement pour dépister la grosse bête, mais encore pour la tuer sans l’endommager, et pour préparer et conserver sa précieuse dépouille. C’est toujours à lui que nous nous adressons quand nous voulons quelque chose de bon et de beau moyennant un prix honnête : des draps de peau de daim de lait, qui sont, pour l’été, le coucher le plus frais et le plus souple, et qui se lavent comme du linge ; des peaux d’ours noir à long poil pour dou-