Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/49

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égales devant le sort ; seulement, la bonne est pour celui qui marche le premier.

— Eh bien, dit Christian, je marcherai le premier et je ferai lever le gibier ; mais, si quelqu’un ne tient pas à le tuer de sa propre main, c’est moi, je vous le déclare, et même j’avoue que je préférerais beaucoup avoir le temps d’examiner la pantomime et l’allure vivante de la bête.

— Mais si, avant que vous puissiez l’examiner, elle fuit et nous échappe ? On ne sait rien du caprice qu’elle peut avoir. L’ours est peureux le plus souvent, et, à moins d’être blessé, il ne songe qu’à disparaître. Croyez-moi, Christian, chargez-vous de l’attaque, si vous tenez à voir quelque chose d’intéressant. Autrement, vous ne verrez peut-être que la bête morte après le combat ; car il paraît qu’elle est retranchée dans un lieu étroit, derrière d’épaisses broussailles.

— Alors j’accepte, dit Christian, et je vous promets de vous faire voir, ce soir, sur mon théâtre, une chasse à l’ours où je tâcherai d’introduire des choses divertissantes. Oui, oui, je serai aussi amusant que possible pour vous prouver ma gratitude. Et à présent, major, dites-moi ce qu’il faut faire, et de quelle façon on s’y prend pour tuer un ours proprement, sans le faire trop souffrir, car je suis un chasseur sen-