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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/48

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dions tout à l’heure ce que nous pourrions faire pour vous en remercier, et voici ce que le lieutenant et moi avons décidé, avec l’agrément du caporal, qui a ici sa voix comme les autres. On tirera au sort, et celui de nous qui sera favorisé aura le plaisir de vous offrir la longue paille.

— Vraiment ! dit Christian. Je vous en suis reconnaissant, je vous en remercie tous du fond du cœur, mes aimables amis ; mais il se pourrait bien que vous fissiez là le sacrifice d’un plaisir que je ne suis pas digne d’apprécier. Je ne me suis pas donné pour un chasseur ardent et habile. Je ne suis qu’un curieux…

— Craignez-vous quelque chose ? reprit le major. Dans ce cas…

— Je ne peux rien craindre, répondit Christian, puisque je ne sais rien des dangers de cette chasse, et je ne crois pas être poltron au point de ne vouloir aller où je présume qu’il y a un danger quelconque à courir. Je répète que je n’y mets aucun amour-propre ; je n’ai jamais fait aucun exploit qui me donne le droit de vouloir accaparer un triomphe : ne pouvez-vous me donner une place qui égalise toutes nos chances ?

— Il n’en peut être ainsi. Toutes les chances sont