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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/58

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— Eh bien, s’écrièrent les officiers qui attendaient Christian dans le vestibule, aurons-nous bonne chance ?

— Quant à moi, dit Christian, il paraît que je suis invulnérable ; mais, quant à l’ours, je crains qu’il n’ait aussi bonne chance que moi. La voyante a dit qu’il s’enfuirait du côté de l’est.

— Non, non, répliqua le danneman, dont l’air grave et confiant imposait silence à toute plaisanterie ; il a été dit que le dévorant se précipiterait du côté de l’est, mais non pas qu’il ne serait pas tué. Marchons !

Avant de suivre Christian à la chasse, nous retournerons pour quelques instants au château de Waldemora, d’où le baron était parti avec tous les hommes valides de sa société, et deux ou trois cents traqueurs, aussitôt après le lever du soleil.

Le point vers lequel se dirigeait cette battue seigneuriale était beaucoup moins élevé sur la montagne que la chaumière du danneman. Les dames purent donc s’y rendre, les unes résolues à voir d’aussi près que possible la chasse de l’ours, les autres, moins braves, se promettant bien de ne pas s’aventurer plus loin que la lisière des bois. Parmi les premières était Olga, jalouse de montrer au baron qu’elle s’intéressait à ses prouesses ; parmi les dernières