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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/57

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Tu as bien parlé, et maintenant tu peux te rendormir ; les enfants veilleront sur toi, et tu ne seras plus troublée.

— Laissez-moi donc, dit Karine ; à présent, la vala retombe dans la nuit.

Elle cacha son visage dans sa couverture, et son maigre corps sembla s’enfoncer et disparaître dans son matelas de plumes d’eider, riche présent que lui avait fait le danneman, plein de vénération pour elle.

— J’espère que tu es content, dit-il à Christian en prenant une longue corde dans un coin de la chambre ; la prédiction est bonne !

— Très-bonne, répondit Christian. Cette fois, j’ai compris. Rien ne sert aux gens prudents de se cacher, le plus sûr est de marcher droit à l’ennemi. Or donc, en route, mon cher hôte ! Mais que voulez-vous faire de cette corde ?

— Donne ton bras, répondit le danneman.

Et il se mit à rouler la corde avec beaucoup de soin autour du bras gauche de Christian.

— Voilà tout ce qu’il faut pour amuser le malin, dit-il ; pendant qu’il aura ce bras dans ses pattes, de ton autre main tu lui fendras le ventre avec cet épieu ; mais je t’expliquerai en route ce qu’il faut faire. Te voilà prêt, partons.