Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/61

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s’il est temps d’agir. Pas encore. L’Italien a encore trop de force. Christian Waldo est décidément à la promenade. Je suis entré dans la fameuse chambre, j’y ai trouvé l’avocat travaillant. Il dit ne pas savoir où est allé l’homme aux marionnettes. J’ai vu le bagage de celui-ci. Il n’est pas loin.

» Onze heures. — J’ai déterré le valet de Christian Waldo dans les écuries du château neuf. Je l’ai fait parler. Il sait le vrai nom de son maître : Dulac. Il serait donc Français et non Italien. Une découverte plus intéressante due à ce Puffo, c’est que nous avons ici deux Waldo pour un. Puffo n’a pas fait marcher les marionnettes hier au soir, et le Waldo à qui j’ai parlé (l’homme à la tache de vin) m’a fait dix mensonges. Son compère dans la représentation est inconnu à Puffo. Ce Puffo était ivre hier, il a dormi. Il ne peut imaginer, dit-il, par qui il a pu être remplacé. J’ai eu envie de l’envoyer au capitaine, mais je crois voir qu’il dit vrai. Je ne le perds pas de vue. Il peut m’être utile.

» Ce second Waldo serait donc le faux Goefle. Alors, en n’ayant pas l’air de nous méfier, nous les tiendrons tous deux ce soir. J’ai cru voir que Stenson était inquiet. J’ai dit qu’on le laissât tranquille. Il faut, à tout événement, qu’il se rassure et ne nous échappe pas.