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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/65

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un bonnet fourré, et l’on tira au sort les places pour la chasse.

— J’ai le numéro 1 ! s’écria le major tout joyeux ; c’est donc moi qui cède ma place à Christian et qui me poste à cent pas derrière lui ; le lieutenant est à ma gauche, le caporal à ma droite, à cent pas aussi de chaque côté. Partez donc et comptez vos pas ; nous suivrons quand vous aurez compté cent, et que vous nous ferez signe.

Toutes choses ainsi réglées, le danneman et Christian ouvrirent la marche, et chacun suivit, en observant les distances convenues. Christian s’étonnait de cet ordre de bataille dès le départ.

— L’ours est-il donc si près, demanda-t-il à son guide, que l’on n’ait pas dix fois le temps de se poster à l’approche de sa tanière ?

— Le malin est très-près, répondit le danneman. Jamais malin n’est venu prendre ses quartiers d’hiver si près de ma maison. Je me doutais si peu qu’il fût là, que dix fois je suis passé presque sur son trou sans pouvoir supposer que j’avais un si beau voisin.

— Il est donc beau, notre ours ?

— C’est un des plus grands que j’aie vus ; mais commençons à parler bas : il a l’ouïe fine, et, avant un quart d’heure, il ne perdra pas une de nos paroles.