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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/86

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et il résolut de chercher ailleurs la vérité, dût-il y perdre beaucoup de temps et y dépenser beaucoup de patience.

Les deux ours morts, et surtout la mère, étaient d’un poids considérable, plus de quatre cents livres entre eux deux. Les traîner dans les aspérités du terrain, d’où l’on avait peine à se tirer soi-même, semblait impossible. Des chevaux mêmes n’en fussent pas venus à bout. Comme le jour allait bientôt décroître, et que l’on voulait rejoindre la chasse du baron, on se trouvait embarrassé de richesses. Les oursons mêmes, qui ne voulaient pas marcher, devenaient fort incommodes.

— Allez-vous-en, dit le danneman ; avec mes enfants, j’aurai bientôt abattu deux ou trois jeunes arbres et fabriqué une claie sur laquelle nous chargerons le tout, et que nous ferons glisser jusque chez moi. De là, je vous enverrai la prise par mon traîneau et mon cheval, et tout cela vous arrivera dans deux heures à votre bostœlle pour que vous puissiez montrer votre chasse à tous vos amis.

— Et nous renverrons demain les animaux morts, dit Larrson ; car c’est à vous seul que nous voulons confier le soin de les écorcher et de les préparer, N’est-ce pas votre avis, Christian ?