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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/88

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lac. N’oubliez pas que vous avez promis à M. Goefle et à moi de venir me voir au Stollborg.

— Nous irons après le souper et la comédie, répondit le major. Comptez sur nous.

— Et moi, dit le danneman à Christian, je vous réponds de vous faire arriver au lac avant la nuit.

Il n’y avait pas beaucoup de temps à perdre. Les officiers allèrent rejoindre leurs traîneaux de campagne, et le danneman, aidé de Christian, de son fils Olof et de sa fille aînée, qui étaient venus les retrouver, procéda avec une grande adresse et une grande promptitude à la confection de son traîneau à bras. Quand le gibier fut chargé, on le fit descendre promptement, les uns tirant, les autres poussant ou retenant, jusqu’au chalet.

Dès qu’on y fut arrivé, Christian chercha des yeux la voyante. Le rideau du lit était fermé et immobile. Était-elle encore là ? Il eût voulu revoir cette femme mystérieuse et tâcher de lui parler ; mais il n’osa pas approcher de son lit. Il lui sembla que le danneman ne le perdait pas de vue, et que toute apparence de curiosité lui eût beaucoup déplu.

La plus jeune des filles du danneman apporta de l’eau-de-vie fabriquée dans la maison, cette fameuse eau-de-vie de grain, dont plus tard Gustave III fit un monopole de l’État, créant ainsi un impôt onéreux