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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/90

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effectué, le major et ses amis n’ayant pas prévu que la chasse serait aussi abondante, et n’ayant pas apporté l’argent nécessaire. Christian s’informa du prix.

— C’est selon, dit le danneman avec fierté ; si on me laisse la bête, comme il arrive quelquefois, ce n’est rien qu’un remercîment que je dois à celui qui m’a aidé à l’abattre ; mais sans doute, herr Christian, tu souhaites garder la peau, les pattes, la graisse et les jambons ?

— Je ne souhaite rien de tout cela, dit en riant Christian. Qu’en ferais-je, bon Dieu ? Je vous prie de garder le tout, herr Bœtsoï, et, comme je présume que vous avez le droit, de vendre un peu plus cher à ceux qui prennent sur vos terres le plaisir de la chasse qu’à ceux qui achètent purement et simplement une denrée, je vous prie d’accepter trente dalers que j’ai là sur moi…

Christian acheva sa phrase en lui-même :

— Et qui sont tout ce que je possède.

— Trente dalers ! s’écria le danneman, c’est beaucoup

tu es donc bien riche ?

— Je le suis assez pour vous prier de les accepter.

Le danneman prit l’argent, le regarda ; puis il regarda les mains de Christian, mais sans en rien remarquer que la blancheur.