Page:Sand - La Coupe, Lupo Liverani, Garnier, Le Contrebandier, La Rêverie à Paris, 1876.djvu/282

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maître, privé de guide, ne puisse retrouver sa couche et reste à table avec nous jusqu’au jour,

UN CONVIVE, (Air).

Ô toi, ma belle fiancée, pourquoi refuses-tu de remplir ta coupe ? pourquoi la poses-tu en souriant sur la table après avoir mouillé tes lèvres ? Si tu ne bois pas autant que moi, je croirai que déjà s’en va ton amour, et que tu crains de me l’avouer dans l’ivresse.

LES AMIS, (Chœur).

Buvez, nos femmes, nos sœurs, buvez et chantez ! le vin ne trahit que les traîtres. Il est comme la trompette du Jugement dernier qui forcera les menteurs à se dévoiler et qui proclamera la gloire des véridiques. Vous qui n’avez ni mauvaise pensée ni secret coupable, laissez tomber des paroles confiantes de vos bouches discrètes, comme, dans les jours d’avril, l’onde s’échappe abondante et limpide des flancs glacés de la montagne.