Page:Sand - La Coupe, Lupo Liverani, Garnier, Le Contrebandier, La Rêverie à Paris, 1876.djvu/96

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je te demande boaucoup moins… — Tu me demandes beaucoup plus, répondit Hermann.

XLVIII

— Dis donc, s’écria la fée, que tu crains les larmes et les reproches de Bertha. Ne sais-tu pas que ta fille sera heureuse avec moi ? que si elle est malade, je saurai la guérir ? que si elle est rebelle, je la soumettrai par la douceur ? que si elle est intelligente, je lui donnerai du génie, et que si elle ne l’est pas, je lui donnerai des fêtes et des songes de poésie aussi doux que les révélations de la science sont belles ? Avoue donc que ton amour pour elle est égoïste, et que tu veux l’élever dans l’égoïsme humain.

XLIX

— Ne me dis pas tout cela, reprit Hermann, je le sais. Je sais que l’amour est égoïste en même temps qu’il est dévoué dans le cœur de l’homme ; mais c’est l’amour, et tu ne le donneras pas à mon enfant ! Eh bien ! n’importe ; je sais que tu ne peux pas voir souffrir, et que si tu la vois malheureuse, tu me la rendras. Tu me par-