Page:Sand - La Daniella 1.djvu/101

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dence de vous méfier de nous ! Vous êtes un enfant, c’est moi que je vous le dis !

LA DANIELLA, dédaigneuse. — Monsieur n’a peut-être pas regardé la signorina ?

BRUMIÈRES, triomphant. — Vous voyez, ma chère, il ne l’a pas seulement regardée !

VOTRE SERVITEUR. — J’ai fait mieux, je l’ai vue.

LA DANIELLA. étonnée. — Et elle ne vous plaît pas ?

VOTRE SERVITEUR, résolument. — Non, de par tous les diables, elle ne me plaît pas !

BRUMIÈRES, me serrant la main avec une solennité comique, — Grand cœur ! noble ami ! Je te revaudrai ça quand tu seras amoureux d’une autre.

LA DANIELLA, à Tartaglia, me désignant. — C’est un facétieux (un buffonne) !

TARTAGLIA, haussant les épaules. — Non ! il est fou (matto) !

LA DANIELLA, à votre serviteur. — Est-ce qu’il faudra dire à la Medora qu’elle vous déplaît ?

TARTAGLIA, vivement. — Non ! je le protège ! (À part, probablement.) Il m’a donné une cravate !

BRUMIÈRES, à la Daniella. — Vous direz poliment qu’il est amoureux d’une autre. Vous y consentez, Valreg ?

VOTRE SERVITEUR, d’un air magnanime. — Je l’exige !

LA DANIELLA. — Tant pis ! je vous aimais mieux que l’autre.

BRUMIÈRES. — Qui, l’autre ?

LA DANIELLA. — Vous.

BRUMIÈRES. — Tu me fais penser que je ne t’ai rien donné. Veux-tu un baiser, charmante fille ?

LA DANIELLA, après l’avoir regardé. — Non, vous ne me plaisez pas, vous !