Page:Sand - La Daniella 1.djvu/256

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— Oui, à propos de vous. Il a déjà entendu dire que le Français de Piccolomini était venu dans notre maison, et il m’a fait, ce matin, de terribles menaces. Vous me défendriez contre lui, je le sais ; mais vous ne serez pas toujours là, et les coups seraient pour moi.

— Alors, je serai prudent, je vous le jure !

Le roulement d’une voiture et le sonde la cloche interrompirent la conversation.

— C’est lord B*** qui vient vous voir, dit-elle après avoir regardé furtivement par la fenêtre ; je reconnais son chien jaune. Lord B*** vient sûrement vous chercher pour vous faire voir le jour de Pâques à Rome ; allez-y, vous me rendrez service ; mais revenez le soir !

— Vous n’êtes donc plus jalouse de… ?

— De la Medora ?… N’ai-je pas votre anneau ? Si, après cela, vous étiez capable de me tromper, je vous mépriserais tant, que je ne vous aimerais plus.




XXIV


9 avril.

On sonnait à casser la cloche. La jeune fille se sauva par où elle était venue en me criant :

— À dimanche soir !

Et j’allai ouvrir à lord B***, qui venait effectivement me chercher. Je me laissai emmener.

— Tout va au plus mal depuis que vous n’êtes plus chez nous, me dit-il quand nous fumes sur la route de Rome. Lady Harriet me trouvait moins maussade quand vous étiez là pour me faire valoir, en m’aidant à développer mes idées.