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Page:Sand - La Daniella 2.djvu/111

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personnel. Il faut que l’un de nous deux en finisse cette nuit avec l’autre !

Quant à Onofrio, il paraissait porter jusqu’à l’héroïsme la religion de l’hospitalité.

— Si nous nous séparons, disait-il, nous sommes perdus. Nous pouvons nous sauver en restant ensemble. Allons, allons, pas de mots inutiles. Que chacun de nous soit à son poste !




XLI


Felipone se plaça à la meurtrière qui regardait Tusculum, moi à celle qui regardait Mondragone. Onofrio surveillait les autres meurtrières, allant de l’une à l’autre. Il avait mis son tronçon de sapin dans la petite lucarne ronde qui lui servait de fenêtre, afin de nous barricader. La porte fermée se gardait elle-même en attendant que nous eussions à réunir nos efforts pour la défendre, si nous ne pouvions tenir l’ennemi à distance.

Un silence effrayant avait succédé au dehors à la chute du corps de Campani. Pas un cri ne s’était échappé de sa bouche. Tout à coup, Onofrio arma à son tour le long fusil qu’il avait désarmé en nous ouvrant la porte.

— En voilà un qui va vers vous, Felipone, dit-il sans se déconcerter ; ne vous pressez pas !

Felipone tira ses deux coups ; la fumée ne lui permit pas de voir s’ils avaient porté, et, d’ailleurs, il n’avait pas une seconde à perdre pour recharger.

Ce qui devait arriver arriva. Les bandits qui nous cernaient, se voyant repoussés de deux côtés à la fois, se réunirent pour se porter sur les deux faces de la cabane, qu’ils