Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/150

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toises en recevant cette marque imprévue de la confiance de son ancien maître.

Le garde champêtre et lui, le greffier et l’adjoint devaient veiller alternativement jour et nuit autour du laboratoire ; les autres gardiens coucheraient dans des chambres peu éloignées, afin d’être debout à la moindre alerte de ceux qui monteraient la garde.

On trouva ces précautions fort offensantes pour l’honneur de la famille, et plusieurs parlèrent de se retirer ; mais tout le monde resta, tant le rêve d’une merveilleuse fortune exerçait d’empire sur les imaginations.

Hortense seule était aussi indifférente à l’issue de l’affaire que le chevalier et sa sœur. Elle serait partie si sa mère ne s’y fût opposée. Mais madame de Germandre avait de vagues espérances qu’elle se gardait bien de laisser pénétrer. Elle disait simplement que les grands arcanes du coffret risquaient bien de n’être qu’une niaiserie du vieux marquis, et que le hasard pouvait faire trouver le mystère à des mains ignorantes plus vite que le calcul à de doctes cervelles. Elle voulait absolument que sa fille essayât, et Hor-