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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

tense céda, tout en s’étonnant d’une confiance qui lui paraissait chimérique et puérile.

En repassant dans la bibliothèque pour aller dîner, elle trouva Octave, qui, s’étant vu évité, n’insistait plus pour se réconcilier avec elle. Il avait une figure triste et préoccupée qui l’affligea.

— Mon cousin, lui dit-elle en lui tendant la main, faisons la paix. Nous n’avons plus à bâtir aucun château en Espagne à présent. Vous avez deviné juste, selon moi : nous sommes tous mystifiés. Moi, je m’y attendais et n’en prends nul souci. Mais c’est une contrariété pour vous, qui pouviez espérer au moins un souvenir particulier de notre oncle. Voyons pourtant ! vous avez trop de cœur et d’esprit pour vous affecter sérieusement de ce qui arrive. Vos amis vous restent, vous aurez l’occasion prochaine d’un bel avancement militaire, et, si vous êtes, comme vous le croyez, victime de quelque sourde persécution, ceux qui vous aiment vont aviser à la combattre. D’ailleurs, vous avez parfois des idées de mariage, et on peut s’occuper pour vous avec succès d’un heureux choix. Enfin ne doutez pas de nos cœurs