Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/160

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poser une question grave, et à laquelle un homme d’esprit et de cœur comme vous ne peut se dispenser de répondre, car c’est une question de vie et de mort.

— Monsieur désire savoir, répondit ingénument Labrêche, si feu M. le marquis a laissé des dettes ?

— Non, non, reprit l’abbé, je sais qu’il avait de l’ordre et qu’il était entouré de gens sages et fidèles. Mais il ne faut pas se dissimuler que mon pauvre frère avait une malice, une bizarrerie… peut-être un grain de folie, n’est-il pas vrai ? Qu’en pensez-vous, Labrêche ?

— Je pense que M. le marquis n’était ni fou ni méchant, répondit Labrêche, qui n’était pas méchant non plus et qui avait plus de sottise que de folie en lui-même.

— Vous êtes un bon serviteur, je le sais, reprit l’abbé ; mais, quoiqu’il m’en coûte de soupçonner un frère que j’ai toujours aimé, les paroles du testament, le mot d’épreuve redoutable et l’offre de renoncer à cette épreuve après le premier examen du sphinx sont faits pour donner à réfléchir. La manière