Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/161

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
151
LA FAMILLE DE GERMANDRE.

dont le laboratoire est construit, avec sa voûte épaisse, son revêtement de briques, ses séparations en moellons derrière lesquelles il semble que les spectateurs des épreuves doivent s’abriter, s’ils tiennent à leur existence…

— Oui, oui, monsieur, j’y suis, je comprends, répondit Labrêche d’un air profond. Monsieur craint d’être fusillé par quelque pièce d’artillerie cachée dans le fameux coffret.

— Eh bien, ma foi, pourquoi non ? dit l’abbé. N’est-ce pas une nouvelle invention contre les voleurs, et que l’on applique aujourd’hui à tous les coffres-forts ?

— M. l’abbé me fait trembler, dit Labrêche en pâlissant. Quand je pense qu’un jour… oui, un jour, poussé par le diable… saisi d’une curiosité… d’artiste, oui, d’artiste, monsieur l’abbé, je portai la main sur un de ces maudits coffres !… Ce n’était pas le sphinx. C’en était un autre qui s’appelait la foudre. Et j’allais m’exposer, lorsqu’en ce moment M. le marquis entra, et, me faisant des yeux terribles : « Malheureux ! s’écria-t-il, es-tu las de ta sotte existence ?