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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

mais elle est si forte, qu’elle se trouve véritablement heureuse, elle !

— Et elle ne suppose pas que vous ne soyez pas heureux aussi ?

— Mais… je le suis ! je suis très-heureux !

Et, en disant cela, le pauvre campagnard, le généreux déclassé, l’homme d’intelligence et de libéralité réduit à une vie parcimonieuse et sans essor, laissa couler, sur ses joues brûlées du soleil, des larmes qu’il ne pouvait plus retenir.

Hortense se détourna pour cacher les siennes. Elle était partagée entre la pitié tendre et la crainte de provoquer trop d’attendrissement chez l’objet de sa pitié. Mais le coup était porté malgré elle, et le chevalier ne se gouvernait plus aussi vaillamment. Plus il essayait de conjurer le danger de son expansion, plus il se sentait envahi.

— Tenez, dit-il en s’efforçant de sourire, vous allez croire que je suis un cœur lâche ! c’était pourtant bien assez d’être un esprit sans ressources et un caractère sans initiative ! « Il s’attendrit sur son sort, allez-vous dire ; il fait le brave, le fier, le philo-