Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/226

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— Il n’en est pas question aujourd’hui ; mais, si j’hérite demain ?…

— Vous croyez qu’elle vous aimera demain

— Non ! mais je crois qu’elle a eu plus d’une fois l’idée de m’épouser pour m’empêcher de rester pauvre, et je m’imagine que, devenu riche, je devrais lui rendre la pareille.

— Mais elle n’est pas pauvre, madame de Sévigny ?

— Elle est fort à l’aise.

— Eh bien, alors ? Savez-vous que je n’entends pas grand’chose à ces histoires de pauvres et de riches ? On s’aime ou on ne s’aime pas : voilà tout, je pense !

Octave avait expliqué sa visite, il était bien accueilli ; il était d’avance tout converti à l’opinion de Corisande ; il lui offrit son bras pour gagner la maison, et se laissa aller, chemin faisant, au besoin, à la fois curieux et tendre, qu’il éprouvait de la questionner sur elle-même.

— Savez-vous, lui dit-il en prenant gaiement sous son autre bras le battoir et la corbeille de cette Nausicaa rustique, que vous êtes une personne éton-