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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

— Nous n’avons ferme ni servante, répliqua la campagnarde. Nous vivons chez nous sur notre avoir, qui n’est pas gros, mais bien suffisant à cette heure pour le monde que nous sommes. Ça n’a pas toujours été si bien. Nous avons eu des mauvaises années et des vieux parents infirmes et des petits enfants tout jeunes à nourrir. J’ai vu que nous étions douze à vivre sur un revenu de cinq cents livres. Dame, c’était un peu court, pas vrai ? Mais les pauvres vieux n’y sont plus, les enfants sont élevés, et, par un bon aménagement de ses terres, mon frère a fait monter son rendement. On a bien sept cents livres de rente bon an mal an, au jour d’aujourd’hui, et vous voyez qu’à nous quatre on peut s’en retirer. Il ne faut point s’amuser à dormir, par exemple ! Mais, Dieu merci, avec le bon vouloir et le bon ordre, on ne manque de rien.

— Alors, dit Octave à Hortense, ce fameux bien de campagne donné par le marquis à son frère représentait un capital de dix mille francs tout au plus. Ce n’était pas trop la peine d’en parler sur sa tombe !