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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

Octave, se faisant un jeu de cette scène de détresse, lui en présentait un autre. Le chevalier, éperdu, ne savait auquel entendre.

Le petit Lucien, qui n’était pas timide et qui connaissait l’infirmité de son père, voulait l’aider à se décider vite, et Sylvain trouvait moyen de l’avoir toujours dans les jambes, quelque adroite évolution que fît l’enfant pour lui faire prendre sa droite ou sa gauche. Embarrassé de son livre et de son chapeau qu’il avait ressaisis, on ne sait pourquoi, le chevalier ne pouvait relever son épée, et, sans Labrêche, qui vint à son aide, on peut croire qu’il y eût renoncé et qu’il eût cédé à l’envie de se sauver à toutes jambes.

Pourtant, après avoir sué sang et eau, il était parvenu à s’installer sur la plus haute et la plus incommode des chaises. Comme il n’était pas grand, ses pieds touchaient à peine à terre. Il avait donné dans ce piège tendu par Octave ; mais il était bien loin de s’en apercevoir, ne songeant plus qu’à dissimuler son gros livre sous son grand chapeau, le tout posé et retenu sur ses genoux disposés en pente.