Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/98

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pour empêcher Octave de relever la malencontreuse réflexion du chevalier.

Mais le chevalier ne se déconcerta pas trop.

— Vous pensez bien, dit-il, que je n’entends pas blâmer ceux qui ont fui devant la persécution ; et, quant à ceux qui ont cherché à s’en venger, ou qui ont cru la faire cesser en se jetant dans les armées étrangères, je dis qu’ils se sont trompés de route ; voilà tout ce que je dis !

— Et vous croyez, reprit Octave sèchement, ne pas vous être trompé aussi en servant le gouvernement révolutionnaire ?

— Non, répondit le chevalier avec une extrême douceur, je ne le crois pas. D’ailleurs, je n’ai pas eu la liberté du choix. La réquisition m’a pris. Il fallait servir la France ou déserter. Vous ne m’eussiez pas conseillé ce dernier parti, vous, mon cousin, qui portez l’épaulette ?

— Je ne sais pas ce que j’eusse fait à votre place, dit Octave.

Et il changea de conversation, sentant que le chevalier était de force à défendre son opinion, et vou-