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la petite fadette

Landry ; mais je te promets de la demander pour toi, et je répondrais que ma mère ne la refusera pas, parce qu’elle sera si contente de revoir Sylvinet, que rien ne lui coûtera pour te récompenser.

— Oui-da ! reprit la petite Fadette, et si j’avais envie de votre chebril à nez noir, la mère Barbeau me le donnerait-elle aussi ?

— Mon Dieu ! mon Dieu ! que tu es donc longue à te décider, Fanchon. Tiens, il n’y a qu’un mot qui serve : si mon frère est dans le danger et que tu me conduises tout de suite auprès de lui, il n’y a pas à notre logis de poule ni de poulette, de chèvre ni de chevrillon que mon père et ma mère, j’en suis très certain, ne voulussent te donner en remercîment.

— Eh bien ! nous verrons ça, Landry, dit la petite Fadette en tendant sa petite main sèche au besson, pour qu’il y mît la sienne en signe d’accord, ce qu’il ne fit pas sans trembler un peu, car, dans ce moment-là, elle avait des yeux si ardents qu’on eût dit le lutin en personne. Je ne te dirai pas à présent ce que je veux de toi, je ne le sais peut-être pas encore ;