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la petite fadette

mais souviens-toi bien de ce que tu me promets à cette heure, et si tu y manques, je ferai savoir à tout le monde qu’il n’y a pas de confiance à avoir dans la parole du besson Landry. Je te dis adieu ici, et n’oublie point que je ne te réclamerai rien jusqu’au jour où je me serai décidée à t’aller trouver pour te requérir d’une chose qui sera à mon commandement et que tu feras sans retard ni regret.

— À la bonne heure ! Fadette, c’est promis, c’est signé, dit Landry en lui tapant dans la main.

— Allons ! dit-elle d’un air tout fier et tout content, retourne de ce pas au bord de la rivière ; descends-la jusqu’à ce que tu entendes bêler ; et où tu verras un agneau bureau, tu verras aussitôt ton frère : si cela n’arrive pas comme je te le dis, je te tiens quitte de ta parole.

Là-dessus le grelet, prenant le sauteriot sous son bras, sans faire attention que la chose ne lui plaisait guère et qu’il se démenait comme une anguille, sauta tout au milieu des buissons, et Landry ne les vit et ne les entendit non plus que s’il avait rêvé. Il ne perdit point de temps à se demander si la petite Fadette s’était