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la petite fadette

bonne vache dans le corps d’une mauvaise, tant vieille et mal nourrie fût-elle.

Mais pour ce qui est des bons remèdes qu’elle connaissait et qu’elle appliquait au refroidissement du corps, que nous appelons sanglaçures ; pour les emplâtres souverains qu’elle mettait sur les coupures et brûlures ; pour les boissons qu’elle composait à l’encontre de la fièvre, il n’est point douteux qu’elle gagnait bien son argent et qu’elle a guéri nombre de malades que les médecins auraient fait mourir si l’on avait essayé de leurs remèdes. Du moins elle le disait, et ceux qu’elle avait sauvés aimaient mieux la croire que de s’y risquer.

Comme dans la campagne, on n’est jamais savant sans être quelque peu sorcier, beaucoup pensaient que la mère Fadet en savait encore plus long qu’elle ne voulait le dire, et on lui attribuait de pouvoir faire retrouver les choses perdues, mêmement les personnes ; enfin, de ce qu’elle avait beaucoup d’esprit et de raisonnement pour vous aider à sortir de peine dans beaucoup de choses possibles, on inférait qu’elle pouvait en faire d’autres qui ne le sont pas.