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la ville noire.

quand il s’imaginait être préféré en secret ; mais quand il ne sentait pas venir la préférence, il se tourmentait beaucoup, et ne savait plus que penser de l’amitié que Tonine lui avait témoignée dans ses peines. Il remarquait alors qu’elle avait des soins et de la bonté pour tous ceux qu’elle voyait souffrir autour d’elle, que c’était son plaisir d’obliger, et qu’adroite à consoler, elle s’en faisait un devoir. Chaque jour, ce caractère d’obligeance et de charité se développait chez elle, et après une enfance mélancolique et réservée elle devenait expansive et encourageante aux malheureux, comme si elle eût renoncé tout d’un coup à vivre pour elle-même.

Elle avait des attentions délicates qui la faisaient bénir partout. N’allant jamais à la danse ni dans les réunions où le goût qu’elle inspirait à beaucoup de jeunes gens eût pu susciter des querelles, elle avait, tout en travaillant avec assiduité à son atelier, tout son loisir disponible pour contenter son bon cœur. Si quelqu’un de sa connaissance était malade, n’eût-elle qu’une heure à lui donner, elle y courait, et sa