Page:Sand - La Ville noire.djvu/228

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— C’est bien pour cela que je te mène comme je fais, compagnon ! Tu ne trouverais ni ton parrain, ni Gaucher du côté de la maison. Ils ne travaillent plus à l’atelier Trottin, mais à la Barre-Molino, à la grande fabrique.

— Voilà qui m’étonne qu’ils aient quitté un assez bon patron pour un maître dur et pas toujours juste !

— L’intendant de Molino ? Bah ! il n’y est plus depuis que Molino est mort.

— Je ne savais pas tout cela ! Ses héritiers sont donc un peu plus gentils que lui ?

— Il n’a qu’une héritière, la demoiselle, comme on dit à présent. Tu ne la connais pas ?

— Ma foi non ! quelque fille naturelle ? il n’avait pas de famille ici ?

— N’importe ; celle-là, vois-tu, est bien différente de lui : elle est comme Tonine absolument, elle ne pense qu’à l’avantage et au soulagement des autres. C’est elle qui a fait, en un tour de main, achever cette route où nous voilà, ce qui a désencombré et assaini la ville basse. Tu ne reconnaîtras pas non plus la Barre-Molino. C’est à présent un atelier-mo-