Page:Sand - La Ville noire.djvu/229

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dèle qui rapporte gros, et dont tous les profits sont employés à donner l’apprentissage et l’éducation gratis aux enfants de la Ville Noire, des soins aux malades, des lectures et des cours aux ouvriers, des secours et des avances à ceux qui ont eu des accidents. Tu verras là des bains, des gymnases, des salles d’étude, et tu ne seras pas embarrassé pour y gagner ta vie, soit comme ouvrier, soit comme professeur, soit comme surveillant.

— C’est bien, tout cela, Lise ! Il était bien temps que la Ville Noire eût, comme d’autres villes où j’ai passé, son ami et son bienfaiteur. Sans doute elle est très-riche, cette demoiselle, puisqu’elle sacrifie une partie de son revenu à nous faire du bien ?

— Elle n’est pas bien riche, elle n’a hérité que de la fabrique et d’une somme d’argent qu’elle a employée tout de suite à faire faire ce chemin et à fonder l’atelier-modèle. Elle vit de peu pour son compte, presque aussi simplement qu’une ouvrière à son aise. Tu la verras ! Ton parrain, qui en est très-considéré, ainsi que mon mari et moi, nous te présenterons à elle pas plus tard qu’aujourd’hui,