fleuri ; ma femme portera des robes de soie, et mes enfants iront au collège.
— Il a dit ça ! s’écria le naïf Gaucher enthousiasmé : eh bien ! pourquoi pas ? Il y en a qui s’y sont cassé le cou, c’est vrai ; mais bien d’autres qui n’avaient pas ses capacités y sont parvenus. C’est donc que vous croyez que l’ambition lui tourne la cervelle, et qu’il négligera le travail avant d’en avoir cueilli le fruit ?
— Oui, dit Sept-Épées, de plus en plus blessé, voilà ce qu’elle croit ! Elle m’a pris pour un songe-creux et une tête folle.
— Vous vous trompez, répondit Tonine, je ne crois pas cela. Je suis même presque sûre que vous réussirez, parce que…
— Parce que quoi ? dit Gaucher, voyant qu’elle rentrait sa pensée en elle-même.
— Parce qu’il est très-courageux et très-habile, reprit en souriant Tonine, qui avait failli dire : parce qu’il n’aimera jamais personne !… Mais moi, ajouta-t-elle, c’est mon idée de ne pas sortir de mon état. Hélas ! vous savez bien que j’ai sujet de me méfier