votre propre compte. Quant à moi, je m’en lave les mains, j’ai fait ce que je devais et ce que je pouvais. Je vous prierai seulement de dire à Alezia Aldini qu’elle est bien libre d’épouser qui bon lui semblera, et que pour ma part je n’y mettrai pas d’obstacle. Je vous cède mes droits, mon cher comte ; puissiez-vous n’avoir jamais à chercher votre femme dans la maison d’autrui, car vous voyez par mon exemple combien on y fait sotte figure.
— Beaucoup de gens pensent, monsieur le comte, répondit Nasi, qu’il y a toujours moyen d’ennoblir la position la plus fâcheuse et de faire respecter la plus ridicule. Il n’y a de sottes figures que là où il y a de sottes démarches.
À cette réponse sévère, un murmure significatif des deux amis fit sentir à Hector qu’il ne pouvait plus reculer.
— Monsieur le comte, dit-il à Nasi, vous parlez de sottes démarches. Qu’appelez-vous sottes démarches, je vous prie ?
— Vous donnerez à mes paroles l’explication que vous voudrez, monsieur.
— Vous m’insultez, monsieur !
— C’est vous qui en êtes juge, monsieur. Pour moi cela ne me regarde pas.
— Vous me rendrez raison, je présume ?
— Fort bien, monsieur.
— Votre heure ?
— Celle que vous voudrez.
— Demain matin à huit heures, dans la pairie de Maso, si vous le voulez bien, monsieur. Mes témoins seront ces messieurs.
— Très bien, monsieur ; mon ami que voici sera le mien.
Hector me regarda avec un sourire de dédain, et, emmenant à l’écart Nasi avec ses deux compagnons, il lui dit :