Page:Sand - La dernière Aldini. Simon.djvu/228

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demandait par quelles vertus cet inconnu avait mérité qu’on parlât d’aller le recevoir en procession. Néanmoins, comme elle ne s’exprimait devant ses concitoyens qu’avec douceur et mesure, malgré le grand crédit que ses vertus, sa sagesse et sa piété lui avaient acquis sur leurs esprits, ils la traitèrent un peu comme Cassandre, et n’en continuèrent pas moins d’élever des reposoirs sur la route par laquelle le comte de Fougères devait arriver.


III.

Quelques jours avant celui où le comte de Fougères était attendu dans son domaine, on vit, dès le matin, mademoiselle Bonne faire charger un mulet des plus beaux fruits de son jardin, fruits rares dans le pays, et que M. Parquet soignait presque aussi tendrement que sa fille. Le digne homme était parti la veille. Bonne monta en croupe, suivant l’usage, derrière son domestique. On attacha le mulet chargé de vivres à la queue du cheval que montaient la demoiselle et son écuyer en blouse et en guêtres de toile. Dans cet équipage, la