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Page:Sand - La dernière Aldini. Simon.djvu/275

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du curé ou à celui du sacristain qui était chargé de la découvrir. L’église était fort petite, et l’usage du pays veut que toutes les femmes soient séparées des hommes et rassemblées dans une des nefs. Entre le Magnificat et le Pange lingua, dans l’intervalle réservé à l’officiant pour revêtir ses ornements pontificaux, le sacristain traversa la foule féminine et vint supplier mademoiselle de Fougères, de la part du curé, de prendre une place plus convenable à son rang. Sur son refus de monter à la tribune, l’opiniâtre desservant fit apporter auprès de la balustrade qui sépare les deux sexes, à l’entrée du chœur, un fauteuil et un coussin, comme il eût fait pour son évêque. Il pensait que mademoiselle de Fougères ne résisterait pas à cette honorable invitation, et il se décida à monter à l’autel.

Pendant ce temps, les rangs de femmes qui séparaient mademoiselle de Fougères du fauteuil insolent s’étaient entr’ouverts, et tous les regards la sollicitaient pour qu’elle daignât en prendre possession. La seule Jeanne Féline, un peu distraite de sa fervente prière et profondément choquée dans son sens droit et incorruptible de ce qui se passait, abaissa son livre, releva son capulet, et fixa sur mademoiselle de Fougères ce regard où l’orgueil de la vertu et le feu de la jeunesse brillaient au milieu des ravages de l’âge et de la douleur. Fiamma la vit et reconnut la mère de Simon, à une lointaine analogie de traits, à une similitude frappante d’expression. Elle avait entendu mademoiselle Parquet vanter le mérite de cette femme, elle avait désiré rencontrer l’occasion de la connaître. Elle soutint donc son regard et lui exprima par le sien qu’elle était prête à entrer en communication avec elle.

Madame Féline, hardie et ingénue comme la vérité, lui adressa aussitôt la parole pour lui dire à demi-voix : «