Page:Sand - La dernière Aldini. Simon.djvu/319

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— En vérité ! eh bien ! je vais lui écrire de ma part, et vous lui porterez ma lettre.

— Bonté divine ! que lui écrirez-vous donc ?

— Rien d’important ni d’efficace pour le consoler, malheureusement. L’avenir seul peut apporter le remède à ses maux ; mais je lui parlerai de mon amitié, de celle de son parrain, de celle de Bonne… Je lui dirai qu’il se doit à nous tous, à vous surtout, sa mère chérie… qu’il faut espérer, prendre courage, soigner sa santé, surmonter ses peines, vivre enfin, et nous aimer comme nous l’aimons.

— Écrivez donc tout cela, cher ange, et je le porterai moi-même ; car j’ai quelque chose en outre à lui dire.

— Quoi donc ? dit malicieusement Fiamma.

— Rien qui vous concerne, dit la vieille femme.

— Oh ! je le crois ! » reprit l’enfant avec un sourire.

Elle se plaça dans un coin pour écrire, et la vieille se prépara au départ ; elle mit son jupon rayé, sa cape de molleton blanc et ses mitons de laine tricotée.

« Mais, comment irai-je ? s’écria-t-elle tout d’un coup ; il a emprunté le cheval de M. Parquet pour s’en aller, et la mule de mademoiselle Bonne est en campagne.

— Je vous prêterai Sauvage.

— Oh ! oh ! non pas, je ne suis pas lasse de vivre tant que j’aurai mon Simon !

— Comment donc faire ? dit Fiamma ; chercher un cheval dans le village ? Cela va nous retarder. Il est déjà quatre heures. Et si nous n’en trouvons pas, il faudra que Simon passe cette soirée dans la tristesse !

— Et cette nuit, dit Jeanne, oh ! c’est cette nuit que je redoute pour lui ; la dernière a été si terrible !

— Pauvre Simon ! dit Fiamma. Allons, mère Féline, il n’y a qu’un moyen. Vous monterez sur Sauvage ; il est doux comme un mouton quand je suis avec lui. Je le