Page:Sand - Laura - Voyages et impressions.djvu/311

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

d’un cheval au pré, jamais une chouette dans les ruines qui pendent au-dessus de nous. Il n’y a que la Gargilesse qui parle ici tout près, d’une voix claire, et la Creuse au loin, d’une voix profonde. Il y avait autrefois, tu t’en souviens, un grillon chez nous. Je crois bien qu’il était de Nohant et qu’il nous avait suivis. Je ne l’entends plus. Les grillons de l’endroit lui auront dit qu’il était indiscret et malséant de chanter la nuit.

…… Ce livre que je lis est grand ; il embrasse tout, car il se répond à lui-même, et nulle objection soulevée par cette page qui ne soit victorieusement résolue à la page suivante : colère et douceur, violence et caresse de la vérité, c’est uns clef qui semble ouvrir tous les mondes de l’infini. C’est la glorification ardente de l’idéal, mais c’est aussi l’embrassement plein d’entrailles avec le réel. C’est la passion de la justice avec la pitié pour le mal. Évidemment l’auteur est ici à l’apogée de sa force, de sa lumière, de sa santé intellectuelle et morale. Jamais son style n’a été plus ample, et, ne lui en déplaise, plus sobre. Il a les deux faces du