très-habilement rendues, imitant surtout des charges de cavalerie, descendant et remontant du même galop la pente rapide de la vallée, sautant des fossés énormes et se retrouvant en bon ordre de manœuvre après un steeple-chase à faire frémir. Il y eut ensuite une petite guerre d’embuscade dans les rochers qui nous faisaient face. Les cavaliers se serraient sur d’étroites plates-formes avec leurs chevaux, qu’ils tenaient d’une main, tandis que de l’autre ils s’envoyaient des coups de fusil ; ensuite ils s’exercèrent à tirer à balle au galop sur des têtes de Turcs, cette fois postiches.
Le prince prit part à tous ces exercices et y déploya une adresse accompagnée de grâce qui donna un nouveau lustre à sa prestigieuse beauté. Un festin homérique réunit ensuite tous les guerriers sur la pelouse. Vingt moutons y furent servis entiers. Officiers et soldats assis sur l’herbe, sans distinction de rang, mangèrent avec leurs doigts fort gravement et fort proprement, sans faire une tache à leurs beaux habits.
La fumée de ces viandes nous rappela que nous étions presque à jeun depuis Raguse, et, bien que l’on ne parût point songer à nous, nous nous in-