du château, parce que madame est malade ; elle a besoin de dormir.
MADAME CHARCASSEAU. — C’est bon, c’est bon, on n’ira pas !
MONSIEUR CHARCASSEAU. — Il faudrait donner une pièce de monnaie à ce domestique qui a fait la commission.
MADAME CHARCASSEAU. — Qu’est-ce que tu vas lui donner ? Dix sous ! ah bien, par exemple ! dix sous pour ça ?
MONSIEUR CHARCASSEAU. — C’est que, pour le moment, je n’ai pas de petite monnaie.
MADAME CHARCASSEAU. — Dites donc, madame Paturon, avez-vous dix sous à changer ?
MADAME PATURON. — Ma foi, ma petite, je n’ai que cinq sous.
MADAME CHARCASSEAU. — C’est bien assez ! ça ne vaut pas plus !
MADAME PATURON. — Je donne trois sous pour vous ; vous êtes trois, vous, votre mari et votre fille. Moi, je donne deux sous pour mon neveu Polyte et moi. Monsieur Malassy entre par-dessus le marché. Tiens, Polyte, va donc porter ça à ce jeune homme !
MADAME CHARCASSEAU, à son mari. — Plus souvent que je lui rendrai ses trois sous ! Quelle crasse ! elle qui est deux fois riche comme nous, et qui n’a pas d’enfants ! Elle peut bien payer le tout.
EULALIE. — Ah ! ma foi, c’est ennuyeux de se promener comme ça dans les allées. J’aimerais mieux le parterre. Au moins il y a des fleurs, et j’aurais fait un bouquet.
POLYTE. — C’est pas difficile d’en avoir ! Je vais passer par-dessus la barrière.
MADAME PATURON. — Eh bien ! eh bien ! Polyte, qu’est-ce que tu fais ? Je te le défends !
MONSIEUR MALASSY. — Ce jeune homme est enclin à saccager et à ravager.
MADAME CHARCASSEAU. — Dites donc, monsieur Polyte, est-ce que vous êtes communiste, vous, que vous voulez