SCÈNE III
GERMAIN. — Tu dis qu’il n’est point pour le partage et
qu’il est républicain ? Eh bien, moi, je dis que c’est un faux
républicain comme les autres.
LE BORGNOT. — Vous voulez donc ça, vous, à présent, père chose, le partage ?
GERMAIN. — J’en veux si j’y gagne, je n’en veux point si j’y perds. Je veux un partage qui donne au paysan sans lui ôter ; et après ça, un roi ou un consul pour empêcher le dérangement de la chose, et je serai content.
JEAN. — Mais les consuls pas plus que les rois n’entendent le partage. Où diable cherchez-vous ça, vous, un roi partageux ?
GERMAIN. — Faudrait bien qu’il l’endure, un coup que la chose serait faite. Ça serait à recommencer comme dans l’ancien temps que j’ai vu, moi. Une révolution pour faire nos affaires, et puis un homme bien entendu pour nous les conserver.
PIERRE. — Comme ça, c’est donc une révolution que vous souhaiteriez, mon père ?
GERMAIN. — Non, je n’en veux point ; mais s’il en vient une comme l’ancienne, et qu’on soit forcé d’y répondre, au moins faut-il qu’elle se tourne à notre idée.
LE BORGNOT. — Qu’est-ce qu’il dit de ça, lui, monsieur Jacques ?
PIERRE. — Il dit qu’un partage ruinerait tout le monde ; et je n’ai guère envie d’être ruiné, moi. Il dit que ça serait la ruine de la terre, qu’un chacun continuerait à tirer de