Page:Sand - Le Diable aux champs.djvu/305

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EUGÈNE, regardant aussi. — Quel Rubens ! Je vois un curé, deux curés !… Maurice, nos deux curés sont là ! ma foi, le curé de Saint-Abdon recale encore la Maniche pour le ton. Leurs nez vont mettre le feu à la baraque ! Je vois le père Germain, le partageux-monarchiste, nouvelle combinaison politique à son usage !

MAURICE. — Comment, tu t’amuses à regarder, flâneur ! quand je t’attends pour ranger les acteurs dans l’ordre des scènes ! Damien nous dira ce qui se passe. Viens vite là ! Tiens, Isabelle qui se trouve accrochée de mon côté ! C’est toi qui fais parler les femmes. Prends-la dans la case.

EUGÈNE. — La coquette ! Elle est toujours dans la coulisse des hommes ! Allons donc, péronnelle ! À votre clou, plus vite que ça ! Est-ce que le Borgnot est là, Damien ?

DAMIEN. — Oui, au troisième rang, avec sa sœur Marguerite. Voilà les domestiques du château qui arrivent. Tiens, Florence qui donne le bras à Jenny ! il n’est pas malheureux, celui-là !

MAURICE et EUGÈNE. — Jenny ? Voyons ! Est-elle gentille, ce soir ?

(Ils regardent.)

DAMIEN. — Ma foi oui, elle est gentille ! Toujours son petit air triste !

EUGÈNE. — Ça lui va ! Quand elle sourit, elle devient belle tout à fait.

DAMIEN. — Voilà la grande Marotte, la cuisinière du château, premier cordon bleu, messeigneurs !

EUGÈNE. — Un soliveau ! Ça m’est égal !

(Ils retournent aux marionnettes.)

DAMIEN. — Qu’est-ce que c’est que ça qui arrive ? Quel chapeau ! excusez !

JEAN, à Maurice. — C’est madame Paturon, votre marchande. Elle m’a demandé la permission de venir. Ma foi, je lui ai dit que ça vous serait bien égal !

MAURICE. — Ça m’est égal. — Est-ce que son jeune idiot est avec elle ?

JEAN. — Son neveu, Polyte Chopart ?