Page:Sand - Le Marquis de Villemer.djvu/168

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Le duc, hors de lui, se leva aussi pour lui demander réparation. Il fit même quelques pas pour le suivre, s’arrêta brusquement, et retourna se jeter à la place que son frère venait de quitter. Il était en proie à un combat effrayant ; irrité, furieux, il sentait que la personne du marquis lui était sacrée ; il ne se rendait pas bien compte de ses propres torts, et ne se sentait pas moins écrasé, malgré lui, par le langage de la vérité. Il tordait ses mains convulsives, et de grosses larmes de rage et de douleur coulaient sur ses joues.

André vint le chercher de la part de sa mère. Les visiteurs étaient partis, mais madame d’Arglade était arrivée. On s’étonnait de ne le point voir. La marquise, sachant qu’il avait enfourché la Blanche, craignait que cette malheureuse bête ne se fût écrasée sous lui.

Il suivit machinalement le domestique, et au moment de rentrer :

— Où est monsieur le marquis ? lui dit-il.

— Dans sa chambre, monsieur le duc. Je l’ai vu rentrer.

— Et mademoiselle de Saint-Geneix ?

— Elle est rentrée aussi chez elle ; mais madame la marquise lui a fait savoir l’arrivée de madame d’Arglade, et sans doute elle va descendre.

— C’est bien. Allez dire à monsieur le marquis que je désire lui parler. Dans dix minutes, je monterai chez lui.