Page:Sand - Le Marquis de Villemer.djvu/295

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— Alors je vais vite faire ton déjeuner. Tu mangeras bien avec Peyraque ?

— Et avec toi, j’espère. Demain je compte t’aider au ménage et à la cuisine.

— Oh ! tu feras semblant ? Je n’ai pas envie que tu gâtes ces petites mains dont j’ai eu tant de soin. Allons, je vais voir si Peyraque est levé et l’avertir de tout ce qui est convenu, après quoi tu nous diras pourquoi tout ce mystère.

Tout en parlant, Justine avait allumé le bois déjà placé dans la cheminée. Elle avait rempli les vases d’une belle eau froide qui, suintant du rocher, entrait par un goulet de terre cuite dans la toilette de la petite chambre, et plus bas dans le lavoir de la cuisine. C’était une invention de Peyraque, qui se piquait d’avoir des idées.

Une demi-heure après, Caroline, dont le simple vêtement n’indiquait aucune classe particulière, releva ses beaux cheveux sous le petit chapeau brioudais, moins étriqué et d’une plus jolie courbure que le couvercle de marmite, également en feutre noir cerclé de velours, dont se coiffent les Velaisiennes. Elle eut beau faire, elle était encore charmante malgré la fatigue lui éteignait un peu ces grands yeux vert de mer, autrefois si vantés par la marquise.

La soupe au riz et aux pommes de terre fut vite servie dans une petite pièce où Peyraque faisait, à ses moments perdus, un peu de menuiserie. Le bonhomme ne trouvait pas la réception convenable et